Henri Matisse, l’émancipation de la couleur

Henri Matisse est né en 1869 à Le Cateau-Cambrésis, en France. Il mena une vie bourgeoise tranquille, soutenu par sa famille et ses amis, et après des études de droit à Paris, il s’intéressa à la peinture, s’inspirant de l’expérience des impressionnistes et postimpressionnistes tels que Cézanne et Van Gogh. Mais bientôt, matisse ressent le besoin de se dégager des contraintes de la tridimensionnalité et du contact avec la réalité, s’abandonnant à un usage extrêmement libre de la couleur.

Les fauves de Matisse

À Paris, Matisse a rencontré et dirigé un groupe d’artistes qui, comme lui, ont ressenti le besoin de rompre avec l’impressionnisme, devenu une tradition. Ce groupe, auquel appartenaient André Derain, Maurice de Vlaminck et Raoul Dufy, a été nommé «Fauves» (ce qui signifie «bêtes féroces») par la critique en raison de son utilisation irréfléchie, non naturelle et dynamique de la couleur. Le groupe parut uni en 1905 au Salon d’Automne, provoquant un tumulte inimaginable.

L’innovation

L’innovation des «Fauves» favorise l’abandon de la représentation objective de la nature, privilégiant plutôt l’utilisation de la couleur donnée par la suggestion émotionnelle. Ainsi, la couleur est devenue vive et antinaturaliste, tandis que la perspective et le clair-obscur ont disparu. Les œuvres de Matisse n’ont jamais montré le chagrin et la souffrance: tout est joie et harmonie, et l’utilisation de formes simples et de couleurs chaudes procure une sensation de calme et de clarté à l’observateur. Le groupe et l’expérience des fauvistes ont commencé à se décliner en 1906. Cependant, cela n’a pas affecté l’ascension de Matisse.

L’après-« Fauves » et les voyages

Dans les années qui suivirent la fission des «Fauves», matisse débuta une série de voyages. En Algérie et au Maroc, il était fasciné par le rayonnement chromatique de l’art africain et par ses figures extrêmement simplistes mais expressives. Une de ses œuvres les plus célèbres, « Dance », est née de cette fascination: un anneau autour de la Rosie composé de cinq personnages humains dansants déshabillés est fabriqué grâce à une simplification extrême des détails. La force et la joie de l’instabilité de la vie et de l’élan vital sont illustrées par la dynamique des personnages et par l’utilisation de trois couleurs (rouge, vert et bleu), disposées sur la toile avec une extrême permutation. Ses célèbres odalisques, c’est-à-dire des femmes nues ou à moitié nues, sont également de goût oriental et présentent des poses qui expriment la force et la sensualité. Avant sa mort, suite à une crise cardiaque, son art tend de plus en plus à une schématisation extrême, atteignant un art abstrait géométrique.
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